Sommières
2000 ans d'histoire...
|
La présence
du Vidourle, fleuve côtier, et l'existance probable d'un passage
vers la région des Causses (gué), ont depuis les temps
les plus reculés attirés l'homme qui s'est installé
en cet endroit. Des découvertes en amont de la vallée
(grottes, tailleries préhistoriques de silex) laissent à
penser que l'être humain vivait sur ce site depuis plusieurs
millénaires... |
©BGP
|
©BGP
|
Au premier siècle
de notre ère, l'empereur TIBERE fit construire le pont de 17
arches et 189 mètres de long pour permettre le passage de la
voie romaine venant de Nîmes et se dirigeant vers Toulouse et
Lodève. Les origines réelles de la ville sont étroitement
liées à celle de la maison des Bermand d'Anduze et de
Sauve. Sommières apparaît, en effet, dans notre histoire
méridionale sur son emplacement actuel, au XIème siècle,
avec comme seigneur Bernard III d'Anduze. En 1041, un acte fut rédigé
et signé par lui dans son château de Sommières.
Ce château fut construit sur l'éperon rocheux dominant
l'ancienne voie romaine et le Vidourle, probablement vers la fin du
Xème siècle ou tout au début du XIème.
De cet ensemble souvent modifié subsistent une majestueuse
tour carrée et une importante partie des remparts... |
Au Moyen-Age, la
population s'est regroupée au pied du château qui lui
assurait refuge, protection et défense. L'activité économique
de la ville, tournée d'abord vers l'agriculture et l'élevage,
s'orienta ensuite vers le travail des peaux et des cuirs. Les troupeaux
étaient nombreux dans notre région, les chênes
verts fournissaient le tanin indispensable à cette activité
qui par ailleurs nécessitait beaucoup d'eau, ce qui expliquerait
que tanneurs et corroyeurs se soient installés le plus près
possible du Vidourle et même dans le lit du fleuve. Toutefois,
craignant les crues dont il était coutumier, les habitants
construisirent leurs maisons sur arcades de style roman ; c'est cette
architecture qui caractérise la partie basse de la ville ainsi
que les rues perpendiculaires formant un quadrillage parfait. Lors
de la mainmise royale sur le Languedoc, les seigneurs de Sommières
prirent parti pour le Comte de Toulouse, Raymond VII, auquel ils étaient
apparentés. Ils furent battus et le roi Louis IX (Saint Louis)
rattacha la ville au domaine royal en 1248. |
Au XVIème
siècle, la majorité de la population embrassa la religion
protestante. La ville vécut alors le drame des guerres de religions.
Deux fois assiégée par le même Maréchal
de Damville, futur Duc de Montmorency, en 1573 (au nom des Catholiques),
en 1575 (au nom des Protestants), elle fut pratiquement détruite
: "seules 38 maisons fort pauvres restaient debout".
Au siècle suivant, des troubles subsistaient encore et c'est
Louis XIII en personne qui en 1622, à la tête de son
armée, vint mettre le siège devant Sommières.
La ville se rendit après une courte défense. Une estampe
retraçant ce siège, se trouve à la bibliothèque
nationale de Paris. Le Duc de Rohan, reconnu pour chef des églises
réformées de la province, s'empara de la ville en juillet
1625, mais en fut chassé aussitôt par les troupes de
Mr de Valencay, gouverneur de Montpellier... |
©BGP
|
©BGP
|
Le dernier fait d'armes
connu remonte à 1703. Jean Cavalier, un des chefs Camisards,
à la tête de 800 hommes, fit une incursion dans le faubourg
de Sommières, puis se retira sans pouvoir y entrer. Après
la révocation de l'Edit de Nantes, le château fut transformé
en prison et on y enferma tour à tour des protestants, des
soldats prisonniers, marins Anglais ou Hollandais, des détenus
politiques, des forçats et même des "filles de joie". |
Après la tourmente
révolutionnaire, le château fut laissé à
l'abandon. Ses ruines témoignent de son importance stratégique
au cours des siècles passés. |
La tour "patrimoine
Communal" a été récemment restaurée
et peut être visitée. |
©BGP
|
©BGP
|
|